[Skatepark] Was it wrong? [PV KATH]

Le jour n'allait pas tarder à sa coucher sur la ville de Los Angeles, malgré l'heure tardive. Comme si il profitait des derniers jours d'été pour trainer encore un peu. Et ce n'était pas le seul dans ce cas. Et pour cause, un jeune homme trainait encore dehors. Il y avait du bruit en ville, entre les klaxons et la musique dans les bars... mais pourtant, dans ce petit coin reculé, on n'entendait que les roues d'un skateboard glisser sur le sol trempé du skatepark. Trempé, oui, car il pleuvait des cordes. Etonnant pour un été. C'était d'ailleurs un des rares jours de pluie auquel on avait eut le droit depuis juin. Cela n'avait pas l'air de gêner le jeune homme, qui continuait de glisser comme une ombre, enchainant différentes figures sur son skate. Il aimait ce sport. Oh, il était loin d'être un pro... mais il se débrouillait bien. Il en faisait depuis le collège, frequemment, pour se vider de toute pensée. Presque aussi efficace que la guitare... Presque. Se vider l'esprit... oui, c'était la raison qui l'avait menée jusqu'à cet endroit qu'il connaissait bien. Pourtant, si l'on observait son visage, on pouvait voir qu'il était troublé. Troublé, pensif, mais surtout, on pouvait lire une certaine haine dans ses yeux d'un noir ténébreux. Son visage lui-même était ténébreux. Aucune traçe de sourire, de gaieté, de joie, de rire... rien. Rien de positif. Que des traits durs, rongés par la fatigue, et la drogue. Son teint était pâle, maladif. Il semblait même avoir maigrit depuis l'an dernier. Oui, on pouvait remarquer cela car il était torse nu, car malgré la pluie, l'été restait l'été, avec sa chaleur infernale. Ses muscles étaient toujours bien entretenus, mais ceux qui le connaissaient pouvait aisémment remarquer qu'il avait perdu quelques kilos. Aucune importance, pour lui en tout cas. Contradiction avec le fait qu'il soit torse nu, John portait un bonnet. Pour éviter de tremper ses cheveux, et parce-qu'il aimait se bonnet, que Kathleen lui avait offert il y avait un peu plus d'un an de cela maintenant. C'était la seule chose la conçernant qu'il avait gardé.

Le jeune homme prit une rampe à toute vitesse et, une fois en l'air, fit tourner sa planche, executant avec aisance un "kickflip". Lorsqu'il retomba, se dirigeant vers une seconde rampe, il eut la désagréable impression d'être observé. Pourtant, il ne voyait personne. Enfin, de là où il était... John tappa violemment du pied par terre pour se donner plus de vitesse et s'éleva sur la seconde rampe, pour attraper sa planche avec sa main et executer un "indy". On voyait dans ses gestes une maitrise et une aisance évidente. De toute manière, quiconque connaissait le jeune homme savait que ses principaux centres d'interets dans la vie étaient les sports de glisse, le basketball et la musique. Se dirigeant de nouveau vers la première rampe, il traversa le skatepark, sautant sur une barre et effectuant un "nosegrind", c'est à dire en faisant glisser l'avant du skate sur la barre. Puis, bien chaud, John se sentit de tenter un "3-6 flip", une figure plus complexe et plus difficile, qu'il n'avait encore jamais réussie, malgré de nombreux essais. Il prit de la vitesse, mais visiblement pas assez, car il ne sauta pas assez haut et manqua sa figure une fois en l'air, ce qui le fit retomber à genoux sur la rampe son skate tombant un peu plus loin devant lui. Le jeune homme se laissa glisser jusqu'en bas,le pantalon trempé, avant de donner un coup de pied rageur dans sa planche en jurant, celle-ci allant pércuter le grillage, sans dégats heureusement. Mais il ne se souçiait déja plus d'elle, et avait déja grimpé la pente pour s'asseoir en haut de celle-çi. Fouttu skateboard. Fouttu skatepark. Fouttu pluie. Fouttu vie.

John sortit de sa poche son iPod, le protegeant comme possible de la pluie. C'est à ce moment précis qu'une voix se manifesta derrière John, de l'autre côté du grillage.

Jake - Rend moi la beue ! [HJ:Merci pour la carte... et la girafe <3 Comme promis, je tiens également le paris ^_^]

John se retourna pour voir de qui il s'agissait, bien qu'il ait reconnu la voix. C'était Jake. Ce type était un gros drogué, avec qui John dealait de temps en temps. Il le regarda. Jake était pendu au grillage, regardant John les yeux exorbités et avec des cernes de 15 mètres de longs. Il haletait et ne tenait pas en plaçe. On aurait dit un fou. Non en fait, juste Jake.

John - Ta gueule. Rentres chez toi.

Dis John calmement en regardant l'autre. Il ne lui devait rien du tout, mais visiblement, Jake avait bloqué sur lui et lui demandait cela dès qu'il le croisait. Ca faisait limite peur. Le gars se prit la tête entre les mains et traça sa route. Mettant les écouteurs dans ses oreilles, John ressentit de nouveau un regard sur lui. Il lança un regard tout autour du skatepark, et cru voir une ombre derrière le grillage, à l'autre bout du skatepark. Etait-ce quelqu'un qui l'observait, ou un objet ? D'ici, il ne pouvait pas bien le voir à cause de la pluie et de toute manière, il s'en fouttait pas mal. Il chercha une musique dans son iPod et opta pour "Fight For All The Wrong Reasons" de... Nickelback. Etonnant dites donc.



C'était simplement le groupe qui lui faisait le plus de sensations. Certains ne les trouvaient pas assez "rock". Tant pis pour eux, John aimait tout dans ce groupe, et avait tellement façonnée sa voix à la façon de Chad Kroeger que désormais, il avait quasiment la même voix. Enfin, disons que lorsqu'il s'agissait de reprendre des chansons, celles de Nickelback lui collaient parfaitement. Leurs textes aussi lui correspondaient bien souvent... mais cela, ce devait être le cas de pas mal de monde. Il y eu quelques secondes de silence, puis une voix s'éleva dans le skatepark. La sienne, cette voix rugissante, sombre, et avec ce petit truc à la Kroeger. Toute personne qui connaissait Nickelback pouvait le reconnaitre. John, les yeux fermés, les coudes appuyés sur ses genoux, chantait en même temps que la voix du groupe. Il ne chantait pas fort, mais dans le silence qui régnait dans le skatepark, sa voix résonnait, en écho...

Well I wanted you
I wanted no one else
I thought it through
I got you to myself
You got off
Every time you got on to me
I got caught up
In favorable slavery

Was it wrong? Was it wrong?

Dingue comme de simples paroles de chansons pouvaient parfois coller parfaitement à votre situation, à vous même. Bien sur que ces paroles avaient un sens pour John. On aurait dit qu'elles avaient été écrites pour lui. D'ailleurs, si Chad ne les aurait pas inventées, c'est John qui l'aurait fait. Il adorait cette chanson. Il l'écoutait sans cesse, bien qu'elle lui fasse un mal fou. Comme si il provoquait cette douleur. Peut-être pour mieux s'y faire... Comme un coup du destin, John ouvrit les yeux à ce moment et son regard tomba sur l'endroit pile ou se tenait une jeune femme derrière le grillage, le regardant. Lorsqu'il la reconnue, John eut un pinçement au coeur, et une bouffée de chaleur qu'elle était la seule à savoir provoquer en lui. Il aurait voulu refermer les yeux, comme si de rien n'était, continuant à chanter ces paroles sombres... mais impossible. Son corps ne lui répondait plus, et déja, il avait glissé le long de la rampe pour se diriger vers elle. Il se maudissait. Il la maudissait. Alors pourquoi y allait-il ? Parce-que Kathleen Morrow avait toujours eu cet effet sur lui. Cette attirance. Elle était un aimant. Lui aussi. C'est pour cela que désormais, ils se repoussaient. Pourtant, après deux longues années, ils s'étaient revus l'autre jour devant le lycée... une catastrophe. Ils ne s'étaient pas adréssé la parole. Deux ans de silence... John avait réussit à lui résister cette fois ou ils s'étaient revus, et s'en était même pas mal sortit, rejoignant Meg. Mais là, à ce moment, dans le skatepark, Meg ne voulait plus rien dire. Les yeux baissés, John éteint son iPod, renonçant à la voix de Kroeger pour peut-être entendre les sarcasmes de la future madame Orlov. Il osa un regard vers elle, s'attendant à ce qu'elle ne soit plus là, soit parce-qu'elle n'était qu'une illusion, soit parce-qu'elle était déja repartie ne souhaitant pas le voir.

Et pourtant... elle était là. Ses mains étaient accrochées au grillage, mais ses yeux fixaient la planche de John, à ses pieds de l'autre côté de la grille. Un regard fuyant. Comme toujours. Ils étaient aussi laches l'un que l'autre.

John arriva enfin devant le grillage. Il accrocha ses mains au grillage, à côté des siennes, plongeant son regard pénétrant sur elle. Il détailla son visage. Il frissonna. Il voulait crier, l'insulter. Pourtant, aucun son ne sortait de sa bouche. Si elle avait la moindre idée de la souffrance qu'il avait ressentit pendant un an... Pendant un an, il était allé en France, et avait sombré dans la drogue et la débauche. Là, il se contentait de la regarder. Les cheveux de la jeune femme dégoulinaient. Elle allait tomber malade. A cette pensée, deux choses vinrent à l'esprit de John: "tant mieux" et "prêtes lui ton pull". Contradictoire. Tout n'était question que de contradiction avec lui. De toute manière il n'avait pas de pull. Partagé entre l'envie de la traiter de tout les noms et de lui demander ce qu'elle faisait là, il préféra se taire, attendant qu'elle ne parle elle. C'était plus simple. Après tout elle avait certainement quelque chose à lui dire, sinon elle ne serait pas là à l'espionner depuis cinq bonnes minutes... car oui, cette impression qu'on l'observait, c'était elle, il en était désormais sûr. Alors quoi ? Venait-elle le narguer ? L'insulter ? ...S'excuser ? Avec Kathleen, on était jamais sûr de rien. Imprévisible. Et encore, John avait cru la connaître un moment... mais elle l'avait étonné, et profondément déçu... elle avait fait une erreur, erreur qu'il ne lui pardonnerait jamais. ...Jamais...

[Débrouilles toi maintenant ! xD]

Ce parfum. John respirait cette odeur, odeur qu'il n'était pas parvenu à oublier depuis le temps. Elle prononça son nom. Il ne cilla pas, la regardant toujours de son regard ténébreux. John avait vraiment quelque chose de particulier dans le regard. Intimidant. Quiconque le regardait pouvait se sentir vulnérable, en particulier une jeune femme de 19 ans, si fragile à côté de ce bad boy... peut-être en réalité bien plus fragile qu'elle, sous ses apprences trompeuses. Il semblait de marbre, façe à elle qui ne savait que faire, que dire, gênée. Son regard dur, sa machoire sérrée, étaient des signes qui ne trompaient pas: il était tendu, crispé, stréssé. Oui, John Corso perdait son sang-froid. Il était calme, mais terriblement mal. C'est alors qu'elle parla, enfin. Sa voix... A peine eut-il entendu un son que son rire éclatait déja dans ses oreilles. Un rire bien lointain... qu'aurait-il donné pour l'entendre de nouveau rire ? Tout. Tout, et rien à la fois. Il en crevait d'envie. Il refusait. Il se le refusait. La fierté. Cette putain de fierté. Il la voulait. Il la rejettais. Il l'aimait. Il la haïssait. Dans la tête de John, habituellement, c'était vide de toute pensée, de toute émotion. Mais bordel pourquoi fallait-il qu'avec Kath, ce soit un tel bordel ? Cela, il n'avait jamais su se l'expliquer. Putain... il n'avait même pas couché avec, il n'était même pas resté "avec" elle longtemps... mais la période de rapprochement entre eux avait durée trop longtemps, ils s'étaient trop attirés, trop accrochés... Et pourtant, elle l'avait trahie. Et John Corso ne supportait pas la trahison.



VLAN ! Tout ce qu'il avait espéré pendant un an... tout ce dont il rêvait tout les jours, tout ce qu'il attendait depuis tout ce temps... tout était là, tout était dit. Pourtant, cela n'eut pas l'effet qu'il s'était imaginé. Il s'était imaginé la pardonner, et de nouveau rire avec elle, s'amuser, parler, jouer... il avait même esperé que cela irait plus loin entre eux... Oh oui, combien de fois avait-il vu cette scène dans sa tête, dans ce cadre la, sous la pluie, dehors... Tout était exactement comme dans son imagination, tout était si parfait... trop parfait.

Alors qu'est-ce qui n'allait pas ? John la fixait toujours. Elle aussi. Bon sang... il était dingue de cette nana. Mais à ce moment, il la haïssait toujours. Il ne savait que dire, trop de choses fusant dans son esprit. Elle ne se rendait pas compte de ce qu'elle lui demandait... Bon sang, elle se fouttait de lui ? Elle l'avait trompé, et en plus il devait la pardonner ? La bonne blague. Oh, John aurait pu. Tout serait allé bien mieux entre eux... comme il l'avait espéré... C'aurait été si simple... Mais John n'était pas simple.

Après une bonne minute à la fixer, à remuer pardons et insultes dans sa tête, il ouvrit lentement la bouche. Que dire ? Il repensa à tout ce qu'elle venait de lui dire, à tout ce qui s'était passé entre eux, depuis le début. Amitié, amour, Vitaly. John émit alors ce petit rire qui lui était si propre, et qui n'annonçait rien de bon. Avec ce rire, aucune joie cependant. Il hocha la tête et lacha le grillage en baissant les yeux, comme résigné, ou dégouté. Il attrapa sa planche à ses pieds, s'appretant à se tirer. Que pouvait-il dire ? Il ne trouvait pas ses mots. Alors autant fuir, avant que l'orage n'éclate. Lorsqu'il se redressa, il regarda Kathleen Morrow. Elle attendait une réponse. John parla, les mots s'échappants seuls de sa bouche.

John - Fallait y penser avant à ça madame Orlov... Tout est de ta faute. Mais c'est pas grave Kath. C'est du passé tout ça. Et tu est du passé. J'ai plus de temps à perdre avec ça.

Il tourna les talons et avança vers la rampe où il était assis quelques minutes avant. Il avait le coeur plus lourd que jamais, mais bon dieu, qu'est-ce qu'il se sentait mieux... il sentait revivre en lui ce John disparut depuis un an. Ce John passionné de musique, qui faisait craquer toutes les filles, qui avait un succès fou, une vie de rêve... et non plus ce John déppressif qui sombrait dans l'alcool, cloitré chez lui. Elle était du passé. Le fait qu'il dise ses mots lui donnaient une certaine forçe, une sorte de courage, pour après être tombé au plus bas, rebondir. Non il ne lui avait pas pardonné. Il ne lui ferait pas se plaisir. Elle en souffrirait ? Tant mieux. A charge de revanche. Oui, Kath continuerait d'envahir ses pensées chaques secondes... mais il ne s'arrêterait pas à cela. Il revivrait, comme avant, avant de la rencontrer, avant que tout cela ne commençe...

Un nouveau départ ?

Il faisait une chaleur étouffante, malgré ça, Kathleen grelottait petit à petit. Probablement la différence chaud/froid, le fond de l’air était irrespirable, la pluie était glaciale. Un coup à attraper la mort. Mais elle restait bien droite sur ses pieds. Elle ne partirait pas sans réponse, qui lui convienne. Ca promettait d’être long avant de se mettre au chaud dans un plaid sur le canapé et siroter un chocolat chaud ou un café adoucie au miel. La jeune femme ne comptait bien sûr pas sur John Corso pour l’aider dans sa tâche. Si elle pouvait souffrir le quart de ce qu’il avait souffert, il prenait. Il était tellement à la recherche de vengeance, parce désormais, il n’y avait plus que la vengeance et ses quelques amis qui le retenait ici. Il fallait être lucide. Pour que John renonce à ses désirs de vengeance il allait falloir lui offrir quelque chose de même valeur, voir même un peu plus cher. Kathleen songeait déjà à tout ça alors qu’il ne lui avait même pas répondue. C’est juste… Qu’elle le connaissait si bien pour savoir un peu près quels mots allaient sortir de sa bouche. Elle l’entendait déjà siffler entre ses dents ‘Bien fait’; ‘Fallait y penser plutôt’; ‘T’as c’que tu mérites’. Evidement qu’elle aurait ce qu’elle méritait, c’était tellement évident. Si l’on décide de noyer l’assassin de son enfant, on portera alors le deuil de l’enfant et de l’assassin, et on finira par mourir endeuillé. Si l’on décide de pardonner, on peut s’infliger moins de peine, n’est-ce pas? En suivant cette réflexion, il n’y avait plus que John pour se faire du mal à soi-même. Il fallait être un peu mazo, mais quand on savait à quoi il touchait l’évidence s’imposait d’elle-même: John était un peu mazo sur les bords, et franchement au milieu.

La jeune femme restait dans l’attente. On l’aurait crut paralysé, il ne parlait pas, la fixait d’un regard sombre seulement. Et elle en faisait de même, son regard empli d’espoir. L’espoir de retrouver un ami. Ils auraient pu redevenir juste amis et ça aurait marché, n’est-ce pas?

« Réponds-moi, murmura-t-elle impatiente. »

Le silence retomba violement après coup. Seul la pluie se faisait entendre et sentir. Kathleen était totalement trempée. Elle retira lentement ses mains du grillage pour serrer ses bras sur sa poitrine. Au moins maintenant elle était sûre qu’elle avait attrapé la crève. Elle grelottait tout en regardant John. Comment faisait-il pour ne pas tomber malade ce con? Il s’amusait à la faire attendre, à la dévisager tout en pensant un tas de saloperies sur elle, ça devait le maintenir en forme. En très grande forme…





Aucune originalité. Du déjà vu, enfin déjà pensé. Il était tellement prévisible, mais… Efficace. Car à ces courtes phrases, Kath resta muette. Un seul mot sortit de sa bouche, et à lui seul il ne voulait rien dire ou presque.

« John… »

Bon ce n’était pas bien trouvé comme accroche. Ce n’était pas un ‘John’ bien ferme et sec, du genre ‘John, on a pas finit la discussion. Ce n’était pas un ‘John’ tendre et amical du genre ‘Aies pitié tête de con’. C’était plutôt un ‘John’ accablé du genre ‘Je vais me jeter sous les roues d’une voiture et tu l’auras dans l’c…’. D’ailleurs c’était une bonne idée ça! Il se démerderait avec les flics pour expliquer le pourquoi du comment sur la présence d’un corps en plein milieu de la rue. Kathleen divaguait, en manque d’inspiration. Comment peut-on se faire pardonner par John Corso? A priori on ne peut pas. Et se jeter sous une voiture n’y changerait rien. Autant lui poser la question à lui.

« Comment se fait-on pardonner par Johnny Corso? »

Elle restait de l’autre côté du grillage comme si elle avait peur d’être près de lui. D’ailleurs, il fallait peut-être lui montrer qu’on n’avait pas peur de l’affronter et même de le confronter. Kath s’éloigna donc, à première vue on aurait pu penser qu’elle s’en allait, qu’elle laissait tomber. Mais elle marchait jusque l’entrée d’un pas décidée, frigorifiée, mais cependant décidée.

« On ne peut pas se faire pardonner, c’est ça? Pas de retour en arrière possible... »

Elle avait l’impression de parler dans le vide, car elle n’était pas sûre qu’il lui répondrait. De toute façon à en voir le visage de Corso, obscur et plein de sadisme ou de malice, impossible de déterminer, elle se sentait seule. Il semblait dans ses pensés vengeresses à la combattre elle. Allez quoi, lui aussi lui en avait fait subir des pas mal. Elle ne l’avait jamais ramené. Alexandra et les autres pimbêches, sont escapade pendant laquelle Kath était persuadée qu’il s’était tiré avec une autre. Elle aussi était restée des semaines à se morfondre sur le canapé devant la télé, sur son lit à regarder le plafond. Parce que John vaux mieux que tout le monde bien sûr. Il était offensé, elle n’avait d’autre choix que de s’excuser elle. Ce qu’il avait pu lui faire à elle, elle s’en tapait…

« Tu sais, John. Je te pardonnais et t’aurais pardonné tout. Je suis même incapable de te haïr, c’est pourquoi j’insiste et je fais un déballage intensif de mes sentiments ô combien distingués… Je devrais les garder, tu ne sais même pas les apprécier à leur juste valeur. »

Kathleen priait pour avoir toucher un point sensible, les sentiments qu’il avait pour elle, autre que l’envie de la tuer bien sûr. Elle espérait le faire bondir, qu’il réagisse, qu’il parle, qu’il hurle, qu’il crie, qu’il pleure, qu’il rit, tout ce qu’il voulait tant que ça sorte au lieu de rester à l’intérieur. Et puis que ça se finisse surtout. Kath était gêlée. Elle avait froid, ses cheveux lui mouillaient la nuque, ils collaient à son visage. Son sous-pull noir était devenu lourd à porter et tellement humide qu’il la refroidissait plus que s’il n’avait porté que son marcel blanc en dessous. Son jean était encore plus lourd que le reste, humide, collant, elle ne se sentait décidément pas à son aise. Ni dans ses habits, ni dans son corps, ni dans cet endroit, ni dans cette situation.

« Si tu ne veux vraiment plus me voir, répètes-moi le encore une fois, regardes-moi bien dans les yeux et dis-moi que je t’insupportes, que je suis l’incarnation de ce que tu as toujours détesté... Que… Quoi encore? Que je suis responsable de tous tes problèmes. Que je ne cherche qu’à te détruire… Essaies ça, parce que si tu veux te débarasser de moi c'est la seule solution. Sinon je vais m'accrocher, et je le ferais bien. »

John fit demi tour, se dirigeant d'un pas décidé vers la rampe, son skate à la main. Il l'entendit de nouveau prononçer son nom. Il ne se retourna pas. Que voulait-elle ajouter ? Il avait pourtant été clair ! Il ne voulait plus entendre parler de Kathleen Morrow. Ou du moins, il voulait essayer de ne plus entendre parler d'elle. Oublier ce nom, oublier leur histoire. Il marchait, tendant l'oreille pour entendre ses pas s'éloigner. Mais non. Ce n'est pas cela qu'il entendit.



Songea t-il tandis qu'il la voyait faire le tour du grillage pour entrer. Elle avança droit ver lui, lui barrant la route pour retourner se caler sur la rampe, seul.



Merde, elle lisait dans les pensées ? Non, elle le connaissait par coeur c'est tout. Elle le connaissait mieux qu'il ne se connaissait lui-même. C'était flippant. John ne répondit pas, car elle avait raison et elle le savait. C'était donc inutile d'ajouter quelque chose à cela. John n'était pas un bavard. En fait, il n'aimait pas parler, et usait de parole que dans le strict minimum. Il gardait toujours tout poutr lui, au grand déséspoir de Kath qui éspérait une réaction de la part de l'homme sombre, visiblement intouchable. Visiblement. Lâche, il baissa les yeux au sol et entreprit de contourner la jeune femme, qui l'en empecha, pérsévérante.

« Tu sais, John. Je te pardonnais et t’aurais pardonné tout. Je suis même incapable de te haïr, c’est pourquoi j’insiste et je fais un déballage intensif de mes sentiments ô combien distingués… Je devrais les garder, tu ne sais même pas les apprécier à leur juste valeur. »

John la regarda, hochant la tête de gauche à droite, comme dégouté. Incapable de le haïr, tant mieux... mais...



Son ton était calme, mais sa machoire était sérrée à lui en briser les dents, et son regard était plus flamboyant que jamais. Qu'elle ne joue pas sur le terrain du "je te fais la morale", parce-qu'elle n'était pas dans la position idéale pour lui faire des reproches, et sur ce terrain là, John pouvait aisément manipuler les évênements passés pour les mettre à son avantage, et être gagnant. Il la fixait, impatient de voir ce qu'elle avait à répondre à cela. Visiblement, rien, car elle lui fit une dernière proposition, une dernière demande de pardon, après quoi elle promettait de le laisser.

« Si tu ne veux vraiment plus me voir, répètes-moi le encore une fois, regardes-moi bien dans les yeux et dis-moi que je t’insupportes, que je suis l’incarnation de ce que tu as toujours détesté... Que… Quoi encore? Que je suis responsable de tous tes problèmes. Que je ne cherche qu’à te détruire… Essaies ça, parce que si tu veux te débarasser de moi c'est la seule solution. Sinon je vais m'accrocher, et je le ferais bien. »

Quelle conne. Pourquoi était-elle si douée pour le déstabiliser, et embrouiller son esprit encore un peu plus ? Il ne la quittait plus des yeux, réfléchissant. Plusieurs choix s'offraient à lui. La serrer dans ses bras ? L'envoyer méchamment promener ? En plein dilemne, John préféra une position neutre. Répondre par une question, la méthode facile. C'était, quelque part, la fuite. La meilleure des défenses n'était elle pas la fuite ? Au point de vue Corso, si. Il décida alors de mettre les points sur les "i" et d'apporter une réponse à la question qui le hantait depuis bien trop longtemps. Et qui était la mieux plaçée pour lui apporter des réponses ? Kathleen bien sûr. John déglutit. Il crevait de chaud en réalité, alors qu'elle se gelait. Il enleva d'un geste rapide son bonnet, le bonnet qu'elle lui avait offert, laissant à l'air libre ses cheveux ébourriffés d'un noir de jais. Il plissa les yeux, rendant son allure encore plus ténébreuse. John faisait penser à un démon. On le lui avait souvent dit.

« Une chose. Je veux que tu me dises une seule chose, et je verrais si ça vaut la peine que je me prenne encore la tête pour toi, et toutes ces conneries. »

Il plongea son regard droit dans le sien, essayant de lire en elle, afin de détécter la moindre lueure due à un éventuel mensonge. Il la dévisageait, du haut de ses 1m90, prêt à exploser si la réponse ne lui convenait pas.

« Je veux que tu me dises ce que t'a ressentit quand tu m'a revu, le jour de la rentrée. Je veux savoir ce que tu ressens quand tu me vois dans le lycée, ou avec une fille. Quel effet ça te fait. Et ne me mens pas Kath. Je sais mieux que quiconque quand est-ce que tu mens. »

La vérité était que…





Aussi loin qu’elle s’en souvienne John ne l’avait jamais écoutée. Excepté quand elle le gratifiait d’un baiser, à cet instant il consentait à l’écouter un tout petit peu. Et encore cette période n’avait pas tellement durée. Peut-être avait-il l’air de se foutre éperdument de ce qu’elle disait, mais au fond, bien au fond, il l’écoutait peut-être. On pouvait toujours espérer. Le fait que John l’écoutait peut-être secrètement n’empêchait pas Kathleen d’être déconcertée. Il fuyait. Il cherchait toujours à se sauver au lieu d’écouter jusqu’au bout. Ca elle s’y était faite. Il dénigrait. La rabaissant à chaque parole, l’écartant du jeu. Ca elle pouvait le supporter. L’insupportable était probablement le fait qu’il ne dise rien et qu’il soit si froid. Oui, Morrow avait du mal avec cette partie du protocole de vengeance de John. Comment réagiriez-vous si quelqu’un que vous connaissiez chaleureux, enthousiaste et communicatif s’était mué en une personne froide, dur et désagréable, et en totale partie de votre faute? A sa première question Corso s’était abstenu de répondre. Bien évidement, cela signifiait qu’elle marquait des points lorsqu’il ne lui lançait pas une réplique mordante. Et même quand c’était le cas, Kath était presque sûre qu’elle marquait des points. Kathleen allait se lancer dans de nouvelles paroles lorsque John parla pour l’une des premières fois depuis trois minutes…

« Et toi Kath, tu a su apprécier mes sentiments à leur juste valeur quand tu t'est tapé Vitaly Orlov la première fois ? »

Il y eu un temps de silence. Kath n’avait pas le courage de réfléchir aux bêtises qu’elle venait de lui dire. Le silence s’installa alors qu’elle le regardait outragée par sa simple petite question loin d’être innocente. La jeune femme continua son speach, très convaincue par ses paroles. Pendant son monologue elle remarqua qu’il ne pouvait plus la quitter des yeux et cela lui donnait l’impression d’être surveillée. D’être mise en cage et regardée par les badauds. Bien évidement, elle regardait ailleurs à la fin de sa réplique. La jeune femme regarda à droite, puis à gauche, puis au dessus de l’épaule droite de John. Et bien évidement, il n’y avait rien sur quoi poser son regard et feindre l’intérêt. Que pouvait-il bien se passer dans la caboche de John? Il ne disait rien, la regardait simplement. Quinze secondes silencieuse avant de se prendre un truc méchant, un truc très méchant, dans la figure. Un juste retour de flamme comme on s’en prend en pleine figure tout au long de sa vie, pour nos actions bonnes ou mauvaises. Kath commençait à se lasser; avait-il perdu son… Mordant?





La jeune femme examina avidement les alentours; ça allait mal tourner pour elle. Ca risquait d’être très tendu et très gênant… Kath redoutait les paroles à venir, elle avait bien envie de lui plaquer sa main sur la bouche, prendre du chatterton lui coller les lèvres entre elles et partir très loin. Malheureusement, elle n’était pas dans un soap plein d’humour et en conséquent, il n’y avait pas de rouleau de chatterton dans sa poche et quand bien même les rires préenregistrés ne serraient pas au rendez-vous.






Les bégaiements de Kathleen traduirent à la perfection sa surprise et sa gêne de répondre à cette question. Elle examina John longuement. C’était un vrai pervers au fond, la jeune fille était certaine qu’il jubilerait si elle lui disait tout ce qu’il voulait entendre. Et bien entendu ce qu’il voulait entendre allait de paire avec la vérité. Kath pouvait donc concilier le plaisir de Corso et sa propre vérité; mais en avait-elle envie? Devant sa grande carrure sombre et intimidante elle se sentait retomber en pleine adolescence. Elle avait l’impression d’avoir cassé la voiture de papa et maman et d’affronter son démon intérieur qui la torturait pour qu’elle avoue avant que ses parents s’en rendent compte.





Et voilà, s’était repartit. John et elle se regardaient… Kathleen cru desseller un pic monstrueux de contentement. Il jubilait; probablement content de l’effet produit et son contentement ne ferait que s’accroître si elle lui disait ce qu’elle pensait. Si encore elle pouvait parler.





Kath regarda Corso avec intensité, en partie en colère pour cacher la gêne que sa question avait occasionnée.


« Es-tu… Satisfait de la réponse, John ? »


On ne pouvait être plus sarcastique. La jeune femme était vexée, c’était vexant de se faire mettre à nue. Elle venait d’apercevoir ce qu’elle faisait subir à John la plupart du temps. Mais… Ce n’était tout de même pas de sa faute si elle lisait clair en lui et qu’elle tapait toujours juste! La jeune femme fit un pas en arrière, puis sur le côté. Prise dans ce vrai combat purement rhétorique, elle en avait oublié qu’il faisait aussi froid et qu’il pleuvait toujours. Ses cheveux dégoulinaient et elle retrouvait ce sentiment de dégoût. Alors que John réfléchissait aux maigres réponses qu’elle venait de lui fournir, dont la majeure partie était des bégaiements, la jeune femme réalisa une queue de cheval avec ses cheveux qu’elle tordit dans le sens des aiguilles d’une montre. Une quantité industrielle et démentielle d’eau tomba au sol, éclaboussa son jean, déjà trempé. Une fois bien essorés, elle les relâcha et les secoua. Elle reporta son regard pers sur John.

Aussi loin qu'il s'en souvienne, John avait toujours écouté Kath. Bon, peut-être qu'en apparence, on pouvait croire qu'il s'en fouttait... mais c'était faux. Si il jettait toutes les filles sans aucun état d'âme et sans leur prêter d'attention, Kath était la seule qui pouvait se vanter de l'avoir interessé, non seulement pour son physique, mais aussi pour son moral, son esprit. Si seulement elle lui avait passé un coup de fil quand il était partit, elle aurait pu constater que non, il n'était pas partit avec une fille ! Et il ne s'en était tappé aucune la-bas. Aucune. Il était partit parce-que John Corso était un solitaire. Et s'accrocher à un tel point à une fille lui avait fait un peu peur. Du moins, il voulait prendre du recul, peut-être être moins "accro" à elle, mais sans aucune intention de la quitter ! La seule connerie qu'il avait faite avait été d'embrasser Alexandra. Un baiser. C'est tout. Et en échange, elle s'était installé en ménage avec un autre.



C'était donc ça ? Elle croyait qu'il était partit avec une autre ? Décidément, c'était bien mal le connaître. Oui, il était infidèl. Oui, c'était un salopard de première. Mais bon sang, il avait toujours été honnête avec Kathleen ! Enfin, dans le fond... Quand il commençait sérieusement à être à fond sur elle, il le niait... mais elle aussi ! Et cela ne l'empechait pas d'être amoureux d'elle pour autant... Kathleen était la seule personne à qui John s'était montré tel qu'il était réelement. Un gars chaleureux, drôle, plein de vie. Hé oui, c'était ça le vrai John Corso, et non pas ce type froid, dur et toujours neutre qu'il laissait paraître. Et ça, elle le savait. Elle savait qu'il n'avait été honnête qu'avec elle. Mais apparement, elle avait tout de même douté de cela... c'était compréhensible, connaissant Corso... mais avec elle, c'était tout autre chose. Elle était la seule à avoir eu, et à avoir, son amour. Son coeur de pierre. Il décida de ne pas répondre à cette attaque, jugeant qu'elle ne menerait qu'aux cris. Il décida tout autre chose, de poser une seule question qui mettrait fin au sujet, d'une manière négative ou positive...



Elle examina le jeune homme, qui en faisait autant, avec un regard plus dur que jamais, mais avec un pointe de satisfaction. A elle d'être déstabilisée. Il avait récupéré le controle de la situation.



Satisfait, ça oui ! John affichait désormais un sourire de vainqueur et un regard plein d'arrogance, la regardant de haut. Il voyait bien qu'elle était véxée. Oooh.. la pauvre... John prenait un malîn plaisir à la regarder s'énèrver. Que c'était plaisant à voir, à entendre... ainsi, elle avait encore des sentiments pour lui ? Cela allait être beaucoup plus façile de la faire souffrir autant qu'il avait souffert maintenant qu'il savait ça... Un plan diabolique naissait dans la tête de John, tandis qu'il la regardait toujours en vainqueur pendant qu'elle s'essorait les cheveux.

« Je suis de nouveau à toi, dit-elle très ironiquement. »

John haussa les sourcils, éclatant franchement d'un mauvais rire. Pourquoi disait-elle cela ? Avait-elle des problèmes avec Vitaly pour dire une telle chose ? John la regarda, comme ironiquement désolé pour elle, et riant toujours de ce rire sarcastique, méchant et insupportable. Puis il cessa de rire et, un sourire mauvais aux lèvres, lacha:



John savait parfaitement qu'il était affreusement méchant. Au summum de son sadisme et de sa connerie. Mais... que c'était bon d'être méchant... que c'était bon de la faire souffrir... Il la regarda encore une seconde, son sourire mauvais s'élargissant, avant de la contourner, sortant son paquet de clopes de sa poche en marchant douçement vers la rampe de skate.

Il avait eu ce qu'il voulait.

« Désolé Morrow... je ne récupère pas les ordures de Vitaly. »

Fixant avec colère John, Kathleen entendit des voix s’élever de loin, très loin. Elle se perdit dans ses pensés, source de ces voix, deux voix familières puisque que l’une d’entre elles était celle de son père et la seconde était sa propre voix, plus cristalline et plus jeune qu’aujourd’hui.


[Flash Back]

Le camion de déménagement avait ses portes grandes ouvertes. Mister Morrow en sortait des cartons, aidé de sa fille, Kath, un peu à la traîne, mais d’une aide précieuse. La mère de la jeune fille était restée à Boston pour achever quelques dossiers, elle ne rejoindrait sa famille que dans un mois et demi; habitant provisoirement chez sa sœur et son mari. La jeune Kathleen état sans cesse en train de se battre contre ses cheveux bruns mi-longs qui la gênaient. Elle ne pouvait se résoudre à les couper pour autant. Son père, quant à lui, remontait ses lunettes sur l’arrête de son nez pour ne pas qu’elles finissent par se briser sur le bitume. Il regardait sa fille galérer avec un carton, deux ou trois fois plus grand qu’elle. Elle étudiait la boîte sous toutes ses coutures. Son père étudiait sa fille et son sens de la logique extrêmement aiguisé à cette heure de la journée, bras croisés sur le torse, il se décida à venir à son aide.





Ils se lancèrent des regards mauvais tout en plaisantant et levèrent ce foutu carton grâce à leurs efforts combinés avec brio. Alors qu’ils descendaient tous deux du camion pour emprunter le trottoir, Natthan entreprit de sonder sa fille.





Kath fit signe à son père de poser le carton ici-même, ce qu’ils firent ensemble en bon duo.





Le père de la jeune fille s’approcha d’elle et la gratifia d’une bourrade sur l’épaule gauche.

« Hey! »

En réponse la fille sauta sur le dos de son père en riant et se dernier la réceptionna pour mieux la basculer sur la pelouse. Voilà qu’elle était par terre et regardait le ciel. Son père s’allongea à côté d’elle.

[/Flash Back]

Son absence avait du durer l’espace de dix secondes… Elle avait regardé ailleurs pendant ce temps, n’entend plus le bruit ambiant de la pluie, des voitures, des gens qui couraient se mettre à l’abris du déluge, et pour un peu elle ne s’était même plus rappelé de ce que John venait de lui lancé. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas eu ce genre d’absence.

Kathleen se retrouva propulsée dans la vie actuelle. Celle où elle essayait de retrouver un semblant d’amitié chez un garçon avec lequel elle n’avait plus envie de s’engueuler. Elle cherchait à gracier Claire de se sentir obligé de les mettre en bons termes. Elle cherchait également à clore les anciens dossiers, sans pour autant y arriver. Elle devait faire face à son échec et également au sourire empli de satisfaction de John. Quel salaud. Alors qu’il la regardait encore, elle hocha la tête en murmurant un simple ‘Ouais’. Elle fit un pas en arrière alors qu’ils se regardaient encore, puis elle tourna la tête alors que John lui-même la contournait. Une fois dans son dos, elle décida de filer. Elle n’était plus vraiment pressée de rentrer, elle n’était plus pressée de boire un café, elle n’était plus pressée de se glisser sous le plaid du sofa, elle n’avait plus froid non plus, puisqu’elle bouillait de rage. Elle s’éloigna ses pas claquant l’asphalte et ses poings serrés dans ses bras croisés. A la porte par laquelle elle était entrée dans le skatepak il y avait une poubelle métallique. Kath lui donna un bon coup de pied au passage et continua son chemin. La poubelle perdit son équilibre certain, roula à terre et finit cul entre le caniveau et le trottoir dans un fracas énorme.


D’accord; si ça devait se jouer comme ça…